Noticias de Arquitectura


Quand le prince Charles voulait empêcher Jean Nouvel de «dénaturer» Saint-Paul
agosto 20, 2009, 7:45 pm
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LE MONDE | 19.08.09 | 17h46

ondres, correspondant

Le prince Charles est un homme de convictions, aux opinions architecturales très arrêtées. Ainsi, en 2005, l’héritier au trône d’Angleterre a tenté d’empêcher l’architecte Jean Nouvel de construire un immeuble de verre et d’acier adjacent à l’illustre cathédrale Saint-Paul, au coeur de Londres. Le fils aîné d’Elizabeth II avait écrit au directeur général de Land Securities, promoteur du projet One New Change, pour écarter Nouvel en invoquant la nécessité de «permettre à la cathédrale Saint-Paul de briller» avec un projet qui la mettrait mieux en valeur.

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L’ingérence de l’héritier présomptif de la Couronne vient d’être révélée dans l’édition du 17 août du quotidien The Guardian, qui cite Mike Hussey, alors responsable londonien de la société immobilière. «Le prince n’avait pas vu le plan, explique M. Hussey. Il s’est plaint de la sélection des architectes. Il ne voulait pas d’un moderniste.» De plus, l’ancien promoteur accuse Son Altesse Royale d’avoir fait pression sur ses supérieurs pour remplacer Nouvel par son architecte préféré, Quinlan Terry, adepte des matériaux traditionnels, comme la brique et la pierre. «Son intervention était inappropriée et nous avons décliné sa proposition», insiste l’ancien dirigeant de Land Securities. Le bâtiment de Nouvel est actuellement en cours de construction.

PROCESSUS FAUSSÉ

Depuis la diffusion, en 1988, d’un film qu’il avait réalisé, le prince de Galles n’a eu de cesse de combattre les méfaits, à ses yeux, des architectes modernistes. Sa dernière intervention (Le Monde du 22 juin) a eu raison de l’ambitieux projet des Chelsea Barracks, une caserne désaffectée de l’ouest de la capitale.

A la suite d’une lettre envoyée par le prince au propriétaire, l’émir du Qatar, le maître d’oeuvre Richard Rogers a été limogé. Parmi les candidats retenus pour le remplacer figurent d’ailleurs une poignée d’inconditionnels de la vision traditionnelle chère à S.A.R.

«Le prince ne doit pas donner son opinion, car elle fausse le processus de planification» : la prestigieuse Royal Institute of British Architects a ainsi dénoncé l’oukase lancé, en 2005, par le futur Charles III contre le concepteur français. L’association professionnelle voit derrière cette campagne princière l’influence rétrograde de la Prince’s Foundation for the Built Environnment, l’organisation caritative de promotion de l’architecture classique qu’il a créée.

Jean Nouvel avait été choisi à l’issue d’un concours international. Son projet entrait parfaitement en symbiose avec le paysage autour du chef-d’oeuvre de Christopher Wren. Surtout, le célèbre bâtisseur bénéficiait du soutien de la Corporation of London, l’organisme gestionnaire de la City, où est située la cathédrale Saint-Paul.

Se définissant comme un dissident, le prince de Galles n’avait pas hésité à défier sa propre mère sur ce dossier. En effet, en 2001, Elizabeth II avait décerné à Jean Nouvel la médaille d’or royale pour service rendu à l’architecture. A titre personnel…

Marc Roche


El Príncipe Carlos también dice «no» a Nouvel
agosto 20, 2009, 7:42 pm
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Pide que se rechace su proyecto junto a la Catedral de San Pablo

M. MATO Haber recibido el premio Pritzker de arquitectura y ser autor de algunos de los edificios más bellos del planeta en las últimas dos décadas, por extraño que parezca, no ha puesto a todo el mundo a los pies del francés Jean Nouvel. De los más de 211 proyectos desarrollados por su estudio en los últimos 38 años, alrededor de 144 están aún a la espera de ser construidos, muchos de ellos, convertidos en papel apolillado a pesar de haber ganado concursos de ideas. Uno de ellos, «Peirao XXI», iba a situarse en el litoral vigués hasta que la actual presidenta del Puerto de Vigo, Corina Porro, analizó la macroiniciativa y decidió darle carpetazo por «fantasiosa e inviable». Claro que su opinión no es compartida por el alcalde, Abel Caballero, promotor de la idea y que la considera imprescindible, al igual que el ministro de Fomento, José Blanco.
Porro, sin embargo, no es la única que dice «no» a Nouvel. El mismo Príncipe de Gales presionó todo lo que pudo para que el arquitecto renunciase a un proyecto de zona comercial y oficinas junto a la Catedral de San Pablo en Londres. Cristal en acabado mate y una gran plaza al aire libre en el tejado para disfrutar de unas vistas totalmente diferentes de la Catedral contigua son los puntos fuertes de un diseño ultramoderno firmado por Nouvel y cuya construcción avanza.
El arquitecto había elegido para su obra la denominación de «Un nuevo cambio», una propuesta que horrorizó al Príncipe de Gales, harto de que en la city se multipliquen los edificios de vanguardia ensombreciendo –según su parecer– las clásicas estructuras arquitectónicas.
Según ha desvelado el diario británico The Guardian, el Príncipe Carlos envió una carta privada a los promotores comerciales Land Securities (que promovieron un concurso de ideas para la zona comercial) con el fin de hacerle ver al director, Mike Hussey, que el diseño elegido había sido el más «erróneo» de todos.
Como crítica constructiva, señalaba también en la misiva que el diseño en la zona debería permitir «a San Pablo (catedral donde se casó con la fallecida Lady Di en 1981) relucir de forma brillante», por lo que ofrecía a sus propios consejeros arquitectónicos, más acordes con las formas tradicionales y no con la innovación y líneas contemporáneas de Nouvel.
Al heredero de la corona inglesa, de poco le valieron las palabras del creador francés, quien asegura que «el diseño de ´Un nuevo cambio´ trata de enriquecer la City con un nuevo toque de modernidad, uno que alcance a hablar por sí solo para contemplar y revelar el carácter diverso de los alrededores. Es un edificio contemporáneo que creará un diálogo con [la catedral de] San Pablo y sus edificios anexos».
El Príncipe Carlos obvió las metáforas y verborrea del arquitecto francés en su carta. Cuenta el director Mike Hussey que el ex marido de Lady Di «me escribió una carta cuando acabábamos de seleccionar a Nouvel sugiriendo que deberíamos conocer a sus arquitectos preferidos. Él no había visto el proyecto; simplemente se quejaba de la selección del arquitecto. No quería uno modernista». A pesar de sus sugerencias, el proyecto de Nouvel [creador de la torre Agbar en Barcelona] en la city prosigue.
Este mismo año, se conocía también que el Príncipe Carlos había querido boicotear el proyecto de otro grande de la arquitectura mundial Richard Rogers. Este ganador del Premio Pritzker había desarrollado un complejo residencial de cristal y acero en el corazón de Londres que contaba con el apoyo de la familia real de Qatar.



Carlos de Inglaterra intentó bloquear al arquitecto Jean Nouvel
agosto 20, 2009, 7:37 pm
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Por Agencia EFE – hace 3 días

Londres, 17 ago (EFE).- El príncipe Carlos de Inglaterra intentó bloquear un proyecto del famoso arquitecto francés Jean Nouvel en las inmediaciones de la catedral londinense de San Pablo.

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Arquitectura: Que va faire Jean Nouvel de l’ïle Seguin?
julio 27, 2009, 3:13 pm
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C’est Jean Nouvel qui hérite du projet de l’île Seguin à Boulogne. La vision de l’archistar sera-t-elle à la hauteur de ce «symbole du mouvement ouvrier français»?
Le 25 juillet 2009- par Claire Moulène

Depuis la fermeture des usines Renault en 1992, l’île Seguin à Boulogne-Billancourt est une forteresse à prendre. Après des dizaines de projets avortés (Fondation Pinault, parc de sculptures, pôle de recherche scientifique), c’est finalement l’architecte Jean Nouvel qui reprend les rênes du projet au poste d’architecte urbaniste coordonnateur.

Nouvel, qui compte aujourd’hui parmi les architectes les plus prisés du moment (en 2008, il a obtenu le prestigieux prix Pritzker), s’intéresse à l’île Seguin depuis plus de dix ans. En 1999, il publie dans Le Monde une tribune incisive intitulée «Boulogne assassine Billancourt». «Aujourd’hui, qui assume la responsabilité morale de ne pas laisser oublier ou salir un symbole majeur du mouvement ouvrier français ?» interpelle Jean Nouvel. Plus loin, c’est «aux étudiants et architectes des projets de demain» qu’il fait appel : «Le temps des rénovations au bulldozer est révolu. Si vous laissez raser l’île Seguin, vous augurez mal la conscience urbaine qu’on attend de vous.»

Comble de l’ironie, dix ans plus tard, c’est lui qui se retrouve à la tête de la coordination d’un projet dont la mue, depuis la fin des années 90, s’est avérée douloureuse. Pire, après l’abandon par François Pinault (en 2005) de son projet de fondation dessinée par l’architecte Tadao Ando, les bâtiments de l’ancienne usine Renault ont été démolis et le site entièrement dépollué. Aujourd’hui, plutôt qu’à un haut lieu de la mémoire ouvrière, le projet porté par une société d’économie mixte (SAEM) qui réunit la ville de Boulogne-Billancourt, le département des Hauts-de-Seine et la Caisse des dépôts et consignations ressemble à un complexe culturel.

Ce gigantesque chantier, qui devrait prendre fin en 2015, compte un pôle cinéma, un pôle musical (avec deux salles de spectacle et des studios d’enregistrement), un pôle d’art numérique ainsi qu’un jardin de 4 hectares. Objectif : faire de l’île Seguin l’un des piliers du Grand Paris et de la «Vallée de la culture» défendus par Nicolas Sarkozy le 29 avril à la Cité de l’architecture et du patrimoine.

Résultat : pour d’aucuns, Jean Nouvel n’est rien de moins qu’un architecte d’Etat. Pour les Verts de Boulogne-Billancourt, par exemple, «il est l’architecte des présidents, qui a fait l’Institut du monde arabe pour François Mitterrand et le musée du Quai Branly pour Jacques Chirac». Si Jean Nouvel n’est plus à coup sûr le «militant défenseur d’un intérêt général» tel qu’il se définissait à l’époque, on peut néanmoins espérer qu’il saura porter avec passion et conviction un projet culturel et architectural exigeant.



Jean Nouvel relance «L’Architecture d’Aujourd’hui»
junio 20, 2009, 6:08 pm
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17 JUIN 2009
TEXTE: Anne-Marie Fèvre
L’Architecture d’Aujourd’hui Jean Nouvel François Fontès

«AA», glorieuse revue française de l’architecture créée en 1930, va reparaître en septembre, parrainée par l’architecte français. Avec un comité de rédaction ouvert à diverses tendances de cette discipline.

Dans L»Architecture d’aujourd’hui» N°1 qui paraît en novembre 1930, André Bloc écrit: «En créant un nouveau périodique, nous avons voulu assurer à l’architecture moderne et à celle-ci seulement, la publicité qui lui est indispensable.» Bloc, personnage de légende a animé cette revue de toute sa verve critique, en défendant Le Corbusier, en l’ouvrant à des correspondants étrangers. «Il a toujours eu l’intelligence de pratiquer des failles salvatrices dans le dogme de chaque époque» explique l’architecte Claude Parent. La bande à Bloc n’a jamais été une mafia, mais une réunion de famille turbulente, libre, et ouverte à toutes les inventions ou hypothèses sur l’architecture.»

C’est cette «famille  turbulente», que Jean Nouvel voudrait  recréer en 2009. Car cette revue mythique a failli mourir (ainsi que «Techniques et architecture» il y a un an, quand leur éditeur Jean-Michel Place a dû les liquider. Nouvel a alors entraîné son ami François Fontès, architecte et promoteur à Montpellier, à racheter » le monument AA pour le sauver», avec le stratège-entrepreneur Alexandre Allard. Pour un 200 pages bimestriel qui paraîtra en septembre, 1 million d’euros ont été engagés. Bonne nouvelle.

Mais la profession craint que cette revue soit l’instrument du seul Nouvel qui règlerait ses comptes. En choeur, le trio se défend: «Non, ce ne sera pas une revue clanique, nous voulons garder l’esprit international d’André Bloc. En pratiquant une ouverture aux différentes tendances de l’architecture, qui sera regardée de manière transversale, en liaison avec l’art, le design et toutes les pensées, loin de toute pétrification ou contemplation. Pour informer, créer des débats, avec humour.» Cette démarche sur le papier sera complété par le Net.

Dans la  famille de pensée qui est déjà constituée pour commencer, on trouve le parrain Claude Parent évidemment,  Rudy Riciotti, Lacaton et Vassal, Patrick Bouchain et  la French Touch, collectif de jeunes architectes français qui s’expriment dans un numéro zéro de la revue titré»Le journal d’un regardeur». Ricciotti y voit «une tribune de combat contre les malédictions à venir.»

Le critique Patrice Goulet, grand défenseur de Nouvel, qui très jeune a travaillé à AA, a dirigé Archi-Créé, a visité toutes les architectures du monde pour mieux les défendre (ou les descendre), sera le passeur des premiers numéro de la revue. «Son engagement se lira dans ce qu’elle publiera», déclare-t-il. «AA ne craint pas les opinions divergentes, ni les polémiques, ni les procès, ni les bastons,» dit encore la réclame. On attend donc septembre pour voir si notre prix Pritzker national 2008 acceptera d’être un arroseur arrosé

www.larchitecturedaujourdhui.fr



«L’architecture d’aujourd’hui» reparaît, sous l’impulsion de Jean Nouvel
junio 17, 2009, 1:15 am
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Il y a 7 heures

PARIS (AFP) — «L’architecture d’aujourd’hui», revue prestigieuse de référence datant de 1930 et qui a cessé de paraître il y a un an, sera relancée en septembre sous l’impulsion notamment de l’architecte Jean Nouvel qui l’a annoncé mardi à la presse.

La revue, marquée à ses débuts par les théories du Corbusier, «a été la première à mettre l’architecture en relation avec d’autres champs que l’architecture. Nous voulons conserver cet esprit et le réactualiser», a indiqué M. Nouvel, membre du comité éditorial avec Shigeru Ban, Frank Gehry, Philippe Starck ou Rudy Ricciotti.

«L’architecture d’aujourd’hui», dont le premier numéro paraîtra en septembre, sera une revue bimestrielle, disponible sur abonnement et en kiosques (25 euros le numéro), bilingue français-anglais et prolongée par un site internet avec notamment des débats et des blogs.

Le titre a été racheté 1 million d’euros par Alexandre Allard, un homme d’affaires propriétaire notamment de l’hôtel Royal Monceau et un architecte de Montpellier, François Fontès, qui sont directeurs de la publication.

Son objectif, avec un million d’euros pour relancer le titre, est d’égaler les ventes antérieures, entre 13.000 et 18.000 exemplaires.

La revue sera «ouverte, transversale», regardant «l’architecture avec différents regards» comme ceux d’intervenants venus de la mode, de la cuisine ou du design, parlant d’arts plastiques, d’inventions techniques ou du monde des idées, ont indiqué les trois initiateurs du projet.

Chaque numéro de 200 pages environ, consacré à un grand thème (le Grand Paris, la vie dans les tours, l’architecture chez les pauvres…) parlera actualité, accueillera tribunes et projets avec de nombreuses photographies, laissant «la plus large place possible à toutes les tendances», selon ses responsables qui assurent qu’il ne s’agit «pas de la revue de Jean Nouvel».



Jean Nouvel : le « starchitecte » et les musées
marzo 18, 2009, 4:06 am
Filed under: Nouvel

Le Quai-Branly, la Fondation Cartier, le futur Louvre d’Abou Dhabi, c’est lui. Rencontre.

Propos recueillis par Bruno Monier-Vinard

Jean Nouvel décrochait l’an dernier le prix Pritzker, la plus haute récompense dans le domaine de l’architecture. Mais, à 63 ans, il n’entend pas se reposer sur ses lauriers. Il présente cette semaine, parmi neuf autres cabinets d’architecture, sa vision du futur Grand Paris, capitale qu’il a déjà réinventée à travers de grands musées aussi emblématiques que l’Institut du monde arabe, la Fondation Cartier et le musée du Quai-Branly. En 2013, ce partisan d’une muséographie plus ouverte signera le futur Louvre d’Abou Dhabi, sur l’île aux musées de Saadiyat.

Le Point : Comment expliquez-vous cette prolifération de musées à travers le monde ?

Jean Nouvel : Elle a éclos au XXe siècle, à partir du développement du tourisme. Avec ce phénomène abondamment décrit d’une sorte de glissement du cultuel au culturel : on vient au musée « vénérer » les traces de notre histoire, l’art comme valeur spirituelle et énigmatique. Avec cette tendance forte que notre époque estime légitime de protéger l’histoire de nos idées dans ces lieux, à travers des oeuvres d’art ou des témoignages physiques, au même titre que les bibliothèques avec l’écriture. Autre glissement : les arts plastiques sont de plus en plus orientés vers le musée ou les collections. Les artistes ne travaillent pratiquement plus en oeuvres de commande mais dans l’expression de leurs propres ego, sensations, obsessions… pour des espaces abstraits qui sont non situés. Hormis quelques artistes, tel Daniel Buren en France, par exemple, la plupart ne veulent que des murs blancs, être nulle part, en sustentation, sans aucune interférence avec l’architecture du lieu d’exposition.

L’extraordinaire audace architecturale des nouveaux musées ne risque-t-elle pas d’éclipser les oeuvres exposées ?

L’idée du bâtiment hermétique, exclusivement dédié à la conservation des oeuvres d’art, est de plus en plus obsolète. Le musée devient un quartier ouvert sur la ville, avec des parvis et des espaces extérieurs. Ses expositions temporaires attirent des flux de publics différents au rythme des pulsations de la ville. De nombreux « spécialistes de l’art » et conservateurs-au double sens du terme-pensent que les objets doivent être présentés seuls, sous d’intenses projecteurs, dans des ambiances blanches, neutres, aseptisées. Ce qui revient toujours à la notion de délocalisation de l’objet. L’architecte et muséographe italien Carlo Scarpa (1906-1978) a été le premier à essayer de retrouver des angles de vue ou de découverte, des échelles et des lumières qui correspondaient au contexte originel de l’oeuvre, sans pastiche, mais de façon contemporaine, avec une présentation sophistiquée.

C’est-à-dire ?

Quand j’ai conçu le musée des arts premiers du Quai-Branly, j’ai voulu créer un territoire d’accueil d’objets ethniques et artistiques issus d’autres civilisations que la nôtre, en général des mondes ruraux liés à la forêt, dont le sens et les croyances inconnues peuvent ainsi exister dans une certaine lumière et ambiguïté, sans contradiction avec leurs origines. Mais la plupart des conservateurs préfèrent souvent une muséographie traditionnelle qui isole l’objet en tant que tel. J’espère qu’on ira vers une muséographie plus contextuelle qui permette de retrouver des sensations qui ne sont jamais que les hommages rendus aux origines de l’oeuvre.

Quel est votre degré de liberté lorsque vous concevez un musée ?

Il y a deux cas de figure : le concours, en général international, comme ceux que j’ai remportés pour le musée gallo-romain de Vesunna, à Périgueux, le Quai-Branly ou l’Institut du monde arabe, à Paris. Là, on annonce alors la couleur, on fait des propositions en prenant des risques. L’autre hypothèse est celle de la commande. C’est un dialogue avec les personnes pour qui vous construisez : pour la Fondation Cartier, avec Alain-Dominique Perrin et la conservatrice de l’époque, Marie-Claude Beaud. Sur le projet du Louvre d’Abou Dhabi, je discute avec mes commanditaires abou-dhabiens, essentiellement représentés par cheikh Sultan, qui a la responsabilité générale de ces musées. Je travaille avec eux et avec l’agence France-Muséums (douze des principaux établissements publics culturels : Louvre, musée d’Orsay, Centre Beaubourg…), qui a comme mission, entre autres, la définition du projet scientifique et culturel, le prêt des collections françaises…

Avez-vous eu carte blanche pour la conception de ce futur « Louvre des sables » ?

Au-delà du cahier des charges lié au programme de base, à son échelle et aux conditions de conservation, j’ai eu la liberté stylistique de proposer ce que je voulais. Il y a toujours, bien sûr, un diagnostic architectural sur la limite du rêve et du réel, une évaluation de la faisabilité d’un projet selon la nature de sa commande. Dans le cas d’Abou Dhabi, il me semblait essentiel de prendre en compte les conditions climatiques et de faire un bâtiment qui puisse s’inscrire dans la culture arabe. Coiffé d’une immense coupole ajourée de marbre blanc translucide, ce musée-médina en bord de mer réinterprète des références éternelles dans le monde arabe. Son architecture est suffisamment flexible pour pouvoir accueillir les différentes manifestations organisées par l’agence France-Muséums.

Exporte-t-on un musée tel que le Louvre comme une marque commerciale ?

Il y a un débat idéologique et politique à ce sujet. Devrions-nous conserver nos collections pour nous seuls ? A l’image du Guggenheim, pionnier en la matière, il est de la vocation des grands musées d’essaimer leurs oeuvres dans des pays où elles sont peu représentées. Mais cette sorte d’ « évangélisation » n’est en aucun cas un impérialisme culturel. Le véritable impérialisme serait plutôt de ne rien partager. Le Louvre n’a pas vendu son âme en prêtant une partie de ses collections et en concédant son nom pour trente ans. Il n’y a pas là autant de contradictions et de scandales que le prétend M. Jean Clair, dont je trouve les thèses arriérées.

Après l’extension du musée de la Reine Sofia, à Madrid, vous préparez celles du musée d’Art moderne de New York (MoMa) et du musée d’Art et d’Histoire de Genève. Vous aimeriez, vous, qu’un autre architecte modifie l’un de vos bâtiments ?

Il est dans la logique absolue des grandes institutions qui traversent les siècles d’intégrer plusieurs époques. Il n’y a pas une seule grande cathédrale, un seul grand palais qui se soit constitué en une seule période. Si les bâtiments publics sur lesquels j’ai travaillé perdurent, je suis persuadé qu’ils seront à un moment modifiés. J’espère simplement que cela constituera un enrichissement de l’Histoire, dans le respect de l’époque précédente. Bien souvent, le rapport des époques entre elles est une façon de mieux lire l’Histoire. Hélas, de nos jours, beaucoup de modifications correspondent à des sabotages. Ce fut malheureusement le cas à l’Institut du monde arabe, où le vide de l’entrée a été bétonné il y a quelques années et où en ce moment le bâtiment est transformé en immeuble-sandwich, au sens homme-sandwich du terme, avec la façade ouest couverte par des publicités de 20 mètres de hauteur et la façade sur Seine laminée de nuit par des néons blancs. C’est aussi une absence de contextualisme. Les interventions doivent se passer en complémentarité, en harmonie, et dans le sens de la révélation d’une époque par l’autre.

Ces projets sont-ils toujours d’actualité en ces temps de crise financière ?

L’extension du MoMa à New York est liée à la construction d’une très grande tour pour Hines et Goldman Sachs, qui intègre un hôtel et des logements. Nous continuons à y travailler et espérons obtenir le permis de construire dans les prochains mois. Quant au musée d’Art et d’Histoire de Genève, construit il y a cent ans, son extension me permet de révéler l’époque précédente. J’oeuvre pour retrouver dans la muséographie l’esprit beaux-arts quelque peu suranné du bâtiment. L’architecture d’un lieu se retrouve dans sa scénographie, ses vitrines, ses lumières, son décor. Je souhaite accentuer ce caractère. Mais il ne faut pas s’interdire d’établir un contraste susceptible d’intéresser et d’intriguer le public. Il faut aussi créer davantage d’espace pour accueillir les expositions temporaires, débats, rencontres. Inventer des lieux plus conviviaux, avec des salons et des restaurants pour boire un coup, trouver un espace d’accueil avec des livres, des images qu’on achète.

Quel musée auriez-vous aimé construire ?

Près de Copenhague, le musée Louisiana est un pur chef-d’oeuvre architectural. Les architectes Wohlert et Bo sont revenus à trois reprises compléter l’architecture précédente et ont constitué un lieu en harmonie avec la nature, où chaque bâtiment révèle une époque à dix ans d’écart. Une telle attention, un tel sens de la révélation des paysages, des époques les unes par les autres, des objets par l’architecture et de l’architecture par les objets montrent que ces synergies ont un extraordinaire pouvoir de transcendance.



Jean Nouvel : «Jouer avec l’image de Dolce&Gabbana»
marzo 7, 2009, 3:16 pm
Filed under: Le Figaro, Nouvel
Propos recueillis par Valérie Duponchelle
06/03/2009 | Mise à jour : 18:30
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Crédits photo : Le Figaro

INTERVIEW – Le grand architecte était à Milan pour concevoir la scénographie de Dolce et Gabbana consacrée à plusieurs décennies de photos parues dans le magazine Vogue.

LE FIGARO. – Jean Nouvel et «Extreme Beauty in Vogue», ce sont deux mondes aux antipodes, non ?
JEAN NOUVEL. – J’ai trouvé la situation plutôt amusante et intéressante, une contradiction entre le degré de provocation de ces photos et le classicisme du lieu, le poids religieux de ce quartier même si ce bâtiment historique du Palazzo della Ragione ne l’est pas. Il est à l’ombre du Duomo, porte des traces de fresques, a cette belle architecture de voûtes. J’ai retravaillé les lumières pour mettre en relation un contenant avec un contenu, créer une poésie dans cette rencontre-là. Je n’aime pas beaucoup les expositions qu’on voit partout et dont le contenant contredit le contenu.

Un exemple ?
La plupart des expositions qui se retrouvent dans des lieux marqués par l’histoire, ancienne ou moderne, se terminent par des cimaises blanches, la logique du «White Cube». On fait dans les expos ce qu’on fait dans l’architecture triviale aujourd’hui. On dessine les bâtiments sans les intérieurs et chacun appelle son décorateur pour mettre ce qu’il veut dedans.

Comment décririez-vous la salle du Palazzo della Ragione ?
J’ai d’abord été très frappé par son échelle, sa hauteur de près 15 m. Je voulais que le dispositif appartienne à cet espace, ait l’air de lui avoir toujours appartenu. C’est une exposition architecturée qui tient compte de sa révélation, de sa symétrie avec cette mezzanine, presque un rostre, autour des piliers centraux, et en dessous ces absidioles qui peuvent prendre une connotation sacrée. Chaque photo a une présence énorme parce qu’elle est ainsi isolée dans un espace qui lui appartient, dont la taille lui correspond. A chaque photo, on se demande ce que l’on va découvrir, il y a une sorte de relation personnelle qui s’établit entre la photo exposée et le visiteur. Toute la lumière vient d’elle, et là peut s’établir un choc émotionnel.

L’association de Jean Nouvel le monacal et de Dolce & Gabbana, baroque, chatoyant, peut surprendre, non ?
J’ai voulu jouer avec leur image. Dans le travail de Dolce & Gabbana, il y a une énorme énergie, une jeunesse, une audace presque spontanée, une impulsion. Je ne crois qu’au contexte, au dialogue, aux contrastes, je suis en opposition totale avec cette civilisation de globalisation qui voudrait dire que toutes les choses soient pré-pensées, prêtes à être consommées et répétées.

Quel est votre musée fétiche ?
La Fondation Louisiana au nord de Copenhague, au Danemark, parce que tout est naturel. C’est un lieu où les œuvres d’art ont l’air d‘être chez elles, où les expositions temporaires ont l’air d’être là depuis toujours. C’est une maison pour l’art, pas un lieu ampoulé.

Art et architecture, le mariage est parfois celui des contraires. Etes-vous heureux de celui du Musée du Quai Branly ?
Si je n’en suis pas heureux, je n’ai qu’à m’en prendre à moi-même ! J’en suis très heureux, parce que cela correspond vraiment à une attitude que j’ai annoncée. J’ai gagné le concours à cause de cela. C’est l’opposé de ce que l’on peut attendre dans un grand musée officiel. Je ne pense pas qu’il y ait eu beaucoup de discussions sur l’architecture elle-même…

Plus sur l’aménagement intérieur…
La plupart des critiques internationales ont été positives en architecture. En revanche, il y a eu des critiques féroces de la plupart des conservateurs ou des critiques d’art.

Les critiques ont porté plutôt sur le fait que les vitrines aplatissaient la statuaire, que l’on mettait l’Afrique de la savane et du soleil dans l’ombre d’une caverne…
C’est exactement l’inverse ! Je n’ai pas fait le choix de tous les objets qui sont là. Ni le choix du nombre des objets. J’ai travaillé avec des conservateurs qui avaient leurs propres idées. J’ai mis en situation ces objets très fragiles et qui doivent être protégés de la lumière. Mettre 4000 vitrines ne m’aurait vraiment pas amusé. J’ai préféré créer des vitrines de 4,5 m de long et de 3 m de haut, que tous les masques s’y retrouvent ensemble, que l’on puisse se mettre derrière comme si on était dans le masque, qu’on puisse faire le tour, privilégier l’émotion. Les crétins ont pensé que je n’avais pas d’argent pour avoir mis du linoléum, ils auraient voulu des matériaux riches, du granit, du marbre. Le linoléum me permettait de jouer avec différentes couleurs et ombres, d’évoquer le rapiéçage pour dessiner différentes zones, l’Océanie, l’Asie, l’Afrique, de faire une carte et de jouer avec la patine et le temps qui passe. Je préfère cet accrochage par familles et ces vocabulaires transversaux entre les civilisations. J’ai eu mon Pritzker Price en partie à cause de ce bâtiment. Et j’ai été quasiment insulté par un certain nombre de conservateurs. C’est mon titre de gloire.

Etes-vous déçu ou soulagé de ne pas faire l’intérieur du Louvre Abu Dhabi ?
Ce n’est pas un travail autour d’une collection puisque la collection n’existe pas. Je fabrique un musée et dans ce musée je définis les volumes, les matériaux. Mais sur dix ans, il va falloir faire différentes muséographies avec les différentes étapes des collections qui vont se succéder. Il a été décidé de prendre un muséographe pour dialoguer avec l’Agence France Museum. Je trouve normal que quelqu’un assure ce rôle et qu’il y ait une complémentarité muséographie et architecture.



Jean Nouvel a défendu son musée à Genève
octubre 31, 2008, 11:54 pm
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ARCHITECTURE | L’extension du Musée d’art et d’histoire doit recevoir l’aval de la Commission des monuments et sites. Verdict dans un mois.

Jean Nouvel

© Olivier Vogelsang | Jean Nouvel. L’architecte français, 63 ans, vivra dès 2009 la moitié de l’année à Nice.

PASCALE ZIMMERMANN | 29.10.2008 | 00:01

Deux heures et demie sur le gril n’ont pas entamé le calme de Jean Nouvel, ni sa courtoisie. L’architecte français était mardi à Genève pour défendre devant la Commission des monuments, de la nature et des sites (CMNS) son projet d’extension du Musée d’art et d’histoire, un cube de verre et d’acier qui s’installerait dans la cour du bâtiment existant.

L’audition – qui «s’est bien déroulée», au dire du principal intéressé – n’a pas débouché sur une décision. Les commissaires ont choisi d’examiner en parallèle le projet Jean Nouvel et l’opposition qu’il suscite. L’association Patrimoine suisse Genève a réclamé il y a quelques mois le classement du bâtiment de la rue Charles-Galland, construit en 1910 par Marc Camoletti, ­intérieur et cour compris. Classement qui exclurait l’extension Nouvel. Les bruits qui filtraient hier laissaient toutefois entendre qu’une majorité de la CMNS serait favorable au projet de l’architecte français. Verdict attendu dans un mois.

Si le préavis est favorable, tout pourrait aller très vite. Le crédit d’étude de 3,6 millions a été voté par le Municipal, qui s’est aussi engagé à verser les 40 millions nécessaires à la rénovation du bâtiment existant. Quant aux 40 millions de fonds privés à réunir pour financer le cube Nouvel, ils sont presque engrangés. Les dix derniers millions devraient venir des milieux ­horlogers. Le projet Nouvel – qui a remporté le concours d’architecture en 1998 – sera adapté durant un an par les deux bureaux genevois chargés de sa réalisation (Fabrice Jucker et Brigitte Diserens DVK architectes) et par Jean Nouvel. Le premier coup de pioche pourrait être donné en 2010, pour les 100 ans du Musée. Et l’inauguration de son nouvel habillage avoir lieu en 2013. Qu’en pense Jean Nouvel?

Toutes ces procédures dont Genève a l’habitude vous agacent-elles?
Dans tous les pays, les projets de construction concernant des sites sensibles doivent être approuvés par une commission. C’est normal.

Votre projet pourrait être bloqué par un référendum. La démocratie directe helvétique vous serait moins sympathique!
Je ne crois pas. Le vote populaire est une bonne solution. Vous savez, en France, je regrette la démocratie suisse. Regardez Les Halles, à Paris. S’il y avait eu consultation de l’ensemble des Parisiens, nous n’aurions pas cette réalisation minable réclamée par une association de 30 habitants.

Votre projet a 10 ans. Allez-vous l’adapter?
Peut-être sera-t-il un peu amendé. Les techniques et les matériaux ont évolué. On se soucie aujourd’hui davantage de développement durable. Mais la tactique et le diagnostic restent les mêmes qu’au départ.

En 2013, vous inaugurerez le Louvre d’Abu Dhabi. Et dans la foulée le nouveau Musée d’art et d’histoire genevois?
Pourquoi pas? Si la décision politique est prise tout de suite, c’est réalisable.

Il est amusant de co nstater qu’il y a dix ans le bâtiment Camoletti n’intéressait pas grand monde à Genève…
A tort! Avec mon projet, je propose précisément la révélation d’une architecture – la période Beaux-Arts de 1910 – par une autre architecture, contemporaine. La cour ne fonctionne pas bien, en raison de quelques incohérences. En y installant un cube à distance des murs extérieurs du musée, avec des petites passerelles qui entrent à chaque niveau dans le corps du bâtiment, ça commence à faire sens. On sait bien que les gens viennent voir les expositions temporaires, et que ce sont elles qui les incitent à visiter les collections permanentes.

L’aspect d’un musée doit-il évoluer avec le temps?
Ce n’est pas une bonne position historique que de dire: rien ne doit bouger. La plupart des grands bâtiments culturels sont réalisés en plusieurs époques, qui s’enrichissent et font la complexité du lieu. Il ne sert à rien de garder les musées dans du formol. A chaque époque de nouveaux besoins se font sentir, de nouvelles émotions également. Il faut aux Genevois un musée plus efficace, plus ­émotionnel, plus conforme à leurs habitudes. Autrement il va s’étioler.

Quarante millions de francs, cela suffira-t-il?
Le projet va être repris, mais c’est un chiffre avec lequel nous pouvons travailler.

Aurez-vous un droit de regard sur la muséographie, comme au Quai Branly?
J’espère bien y travailler, oui. Il y a l’aspect Beaux-Arts à révéler, les expositions temporaires, le forum, les espaces contemporains à mettre en valeur d’une autre manière…

Qu’aimeriez-vous construire d’autre à Genève?
Les gares du CEVA. Dans pas trop longtemps j’espère!



Paris : le grand retour des tours
octubre 31, 2008, 11:44 pm
Filed under: Nouvel | Etiquetas:

IlS SONT POUR LES TOURS

Pour: Jean Nouvel, architecte

JEAN NOUVEL ,architecte

Sébastien Ramnoux | 25.10.2008, 07h00

« Nous devons faire face à la concurrence des grandes métropoles ». « Nous ne sommes pas pour les tours pour faire des tours, mais c’est un tabou qui pose problème dans la capitale, résume Anne Hidalgo, première adjointe (PS) de Bertrand Delanoë, en charge de l’urbanisme. Paris ne peut pas rester immobile face à la concurrence acharnée des grandes métropoles, de Londres à Shanghai.

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Ces immeubles, qui peuvent être de belles oeuvres, représentent un fort potentiel pour l’attractivité économique. »

« La capitale n’est pas achevée ». Tous les grands noms de l’architecture française plébiscitent les tours, et en font dans le monde entier, à l’image de Christian de Portzamparc à New York. Récemment dans nos colonnes, Jean Nouvel, qui vient de recevoir le prix Pritzker, le « Nobel de l’architecture », évoquait même des tours dans le centre de Paris, affirmant que « la capitale n’est pas une ville achevée ». « Si on démontre que la verticalité peut enrichir le coeur de Paris, pourquoi s’en priver ? Arrêtons de croire que Paris est une ville-musée », s’agace le créateur de l’Institut du monde arabe et du musée du Quai-Branly. Autre architecte qui a beaucoup bâti en Ile-de-France, Roland Castro rêve même de construire des tours à Montparnasse, estimant que « la tour actuelle est moche parce qu’elle est seule » !

« Rester compétitif ». Malgré la crise financière et immobilière, tous les analystes estiment que, à Paris et en Ile-de-France, les tours de bureaux répondent à une vraie demande des entreprises. « A Paris, le taux de vacance des bureaux est très faible, 4 %, rappelle Denis Samuel-Lajeunesse, président du cabinet immobilier Cushman & Wakefield France. Si Paris veut rester compétitif, il doit renouveler son parc immobilier de bureaux. » Même analyse chez CB Richard Ellis, consultant en immobilier d’entreprise. « Tous les grands investisseurs mondiaux le disent : Paris manque de symbole attractif, de grands projets identifiés, estime Maurice Gauchot, le président de la branche France du cabinet. Le projet Triangle sera un vrai repère dans la lutte d’image mondiale. »

Le Parisien